Au Festival, la place centrale de la danse

Partager

Voilà presque 30 ans que l’on danse à Royaumont : le premier atelier de composition chorégraphique à l’abbaye a eu lieu en 1995. La création chorégraphique joue donc un rôle central dans la célébration des 60 ans de la Fondation Royaumont…

Place tout d’abord honneur aux jeunes talents avec Magdalena de Chloé Zamboni. Ce duo parle de l’absence en général, mais peut-être aussi de l’absence d’Anna-Magdalena Bach en particulier, puisque la chorégraphe s’est inspirée des Variations Goldberg. Chloé Zamboni a confié la bande-son de sa pièce à un jeune prodige des musiques électroniques encensé par Les Inrockuptibles…

Evidemment, il est aussi question d’absence dans In asbentia, la nouvelle création de François Chaignaud et Geoffroy Jourdain. Le chorégraphe et le chef de cœur avaient été très applaudis à Avignon lors de la création de leur pièce précédente, Tumulus. Désormais, le tumulus a disparu mais il reste les polyphonies de la Renaissance qu’entonne la troupe en se livrant à un fascinant rituel archaïque et intemporel de reconnexion avec la nature…

Le 21 septembre est une journée entièrement consacrée à Thomas Lebrun. Ce chorégraphe, actuel directeur du Centre chorégraphique national de Tours, est l’un des artistes les plus enthousiasmants apparus dans le monde de la danse ces dernières années. L’après-midi, il présente avec de jeunes talents une promenade chorégraphique unique, in situ, au cœur de la transmission. Le soir, il dévoile De concert, une performance alliant la musique et la danse, l’oreille et le regard, la note et le geste, en compagnie de musiciens tels que le baryton-basse Guilhem Worms.

Le jeune Alexis Jestin s’intéresse lui aussi aux rapports de la danse avec la musique puisqu’il a demandé au danseur Jamil Attar de jouer également de la batterie et de moduler la diffusion des compositions électroniques de Dilemma. Leur œuvre commune, Rédemption, est une bourrasque de sons, de gestes et d’idées…

Puisqu’il est question de bourrasque, place à Leïla Ka, une chorégraphe atypique et prometteuse, déjà auréolée de succès. Avec sa nouvelle création, elle sublime des moments de partage vécus avec des femmes croisées au fil des années. Joies et larmes traversent une écriture percutante, nourrie par des refrains de Léonard Cohen ou de Lara Fabian.

Dans la foulée de cette nouvelle génération, la danse, à Royaumont, est repartie pour au minimum 30 ans de plus de fouettés, de chutes, de découvertes et de consécrations…