Douce playsence

Présentation

Fruit de plusieurs années de travail, le chant a capella de l’ensemble fait entendre le jeu des consonances et des dissonances qui sont la chair de la polyphonie

Ensemble Arborescence
Marthe Davost, Maud Haering, Eugénie de Mey, Lionel Desmeules, Benjamin Ingrao, Mauricio Montufar chanteurs
David Chappuis direction

PROGRAMME
Oeuvres de Philippe de Vitry (1291-1361) et interludes de David Chappuis :
Prelude : Adesto sancta Trinitas – Decens carmen edere
Adesto sancta Trinitas (motet à trois voix)
Quoniam secta latronum (motet à trois voix)
Interlude : Orbis orbatus oculis
Vos pastores adulteri (motet à trois voix)
Providence la senee (virelai, anonyme)
Rex quem metrorum (motet à quatre voix)
Interlude : Mon chant en plaint
In arboris empiro prospere (motet à trois voix)
Bona condit cetera (motet à trois voix)
Interlude : Douce playsence
Garison selon nature (motet à trois voix)
Ecce sacerdos (répons, plain-chant)
Lugentium siccentur oculi (motet à quatre voix)

Le « concert », au sens qu’a pris le mot aujourd’hui, ne correspond à rien de connu au Moyen Âge. À l’époque, il ne serait venu à l’idée de personne d’enchaîner une série de motets pour un public qui aurait payé sa place. Même chantée de la manière la plus respectueuse qui soit, cette musique vieille de six siècles donne toujours lieu, aujourd’hui, à une création contemporaine. Celle que présente Arborescence est le fruit de plusieurs années de travail sur les motets de Philippe de Vitry. De cet évêque de Meaux (1291-1361), il ne reste plus aujourd’hui qu’un grand nom et un ensemble, plutôt restreint, de compositions musicales et poétiques (d’attribution d’ailleurs contestée). L’homme a pourtant joui en son temps d’une renommée de premier plan : universitaire, proche de la cour de France, Philippe de Vitry a incarné toutes les figures médiévales du lettré. Celui auquel Pétrarque s’adressait comme à un « poète sans égal en France » demeure associé au courant musical dit de « l’Ars nova », dont il est un théoricien, poète et compositeur majeur. Sous l’égide de la Haute école de musique de Genève, David Chappuis travaille depuis plus de six ans sur ces motets. Il en a préparé une nouvelle édition et a formé à Royaumont de jeunes chanteuses et chanteurs à leur interprétation. Leur chant a capella fait entendre de la manière la plus pleine possible le jeu des consonances et des dissonances qui sont la chair de la polyphonie. De multiples facettes de l’ensemble sont tour à tour mises en valeur, du solo au tutti, en passant par diverses combinaisons de voix, des plus suaves aux plus grinçantes. Les huit motets sont reliés par des intermèdes musicaux composés par David Chappuis sur des vers du maître de Meaux. La dernière pièce du concert, Lugentium siccentur oculi, dédiée au pape Clément VI, grandiose par son ampleur exceptionnelle et la complexité de son architecture, en constitue l’apothéose. Une formidable célébration de l’aboutissement d’une grande aventure musicologique, qui coïncide avec la parution du premier disque d’Arborescence sur le label suisse Claves Records, enregistré au réfectoire des moines de Royaumont ! 

durée : 1h | tarif : B

Dans le cadre de la journée « L’avenir de la musique du Moyen Âge »

Samedi 5 octobre

Une œuvre ne meurt pas lorsque disparaît son auteur, elle ne périt que lorsqu’elle perd ses interprètes. C’est ainsi que la musique qu’ont composée il y a un demi-millénaire Guillaume Dufay, Johannes Ockeghem, Gilles Binchois ou Philippe de Vitry reste pleinement vivante, aiguillonnée par une nouvelle génération de chanteurs et d’instrumentistes. Avec ApotropaïK et Arborescence, la musique médiévale a à la fois un passé, un présent et un avenir… 

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Avec le généreux soutien d’Aline Foriel-Destezet.
La Fondation Etrillard soutient les programmes de formation professionnelle, de recherche, de résidence et de diffusion artistique de la Fondation Royaumont qui visent à donner un nouveau rayonnement aux musiques médiévales.