Souvenir oublieux

Présentation

L’ensemble ApotropaïK dresse une carte du tendre médiévale en redonnant corps à des mélodies datées de six cents ans qui semblent encore très accessibles

Ensemble ApotropaïK
Clémence Niclas flûtes à bec et chant
Louise Bouedo vièle à archet
Marie-Domitille Murez harpe gothique
Clément Stagnol luth médiéval

PROGRAMME
Œuvres de Gilles Binchois (1400-1460), Guillaume Dufay (1397-1474), Johannes Ockeghem (1420-1497), anonymes Oxford Canonici 213 et pièces instrumentales du Buxheimer Orgelbuch

Peut-on être médiéval et moderne ? La question n’est paradoxale qu’en apparence. Après tout, des compositeurs comme Guillaume Dufay ou Johannes Ockeghem sont les contemporains de Christophe Colomb, dont l’arrivée aux Antilles, en 1492, marque pour les historiens le début de la modernité. Cette prémonition de grands changements à venir était notamment la marque de la cour des Ducs de Bourgogne, dont l’immense fief comprenait la Picardie, le Luxembourg et les Pays-Bas. Comme toutes les cours du Moyen Âge, celle de Bourgogne était nomade. Là où était le prince, là était sa cour. Les Ducs voyageaient sans cesse, accompagnés de musiciens. A chaque étape, de nouvelles chansons étaient composées. Ces œuvres, datées de près de six cents ans, semblent aujourd’hui encore très accessibles, offrant des mélodies aisément reconnaissables. Gilles Binchois, Guillaume Dufay, Johannes Ockeghem et leurs contemporains écrivaient en effet des « tubes ». Rien n’a changé : les airs de l’époque étaient déjà repris, réarrangés, remaniés par les instrumentistes tels que ceux qui ont écrit le Buxheimer Orgelbuch, le livre d’orgue d’un couvent allemand, compilé entre 1450 et 1470. L’ensemble ApotropaïK redonne corps à ces chansons le temps d’un concert et dresse une inédite « carte du tendre » médiévale. Au XV^e siècle, l’idéal courtois, forgé par les premiers troubadours 400 ans plus tôt, reste d’actualité. Les thèmes ont peu changé. L’aimée reste muette et inaccessible, telle qu’elle est peinte dans les portraits des maîtres flamands. Mais une fraîcheur mélodique toute nouvelle réhausse les airs, leur conférant une troublante proximité avec ceux de notre époque. Le Moyen Âge jette ici ses derniers feux !

durée : 1 heure | tarif : B

Dans le cadre de la journée « L’avenir de la musique du Moyen Âge »

Samedi 5 octobre

Une œuvre ne meurt pas lorsque disparaît son auteur, elle ne périt que lorsqu’elle perd ses interprètes. C’est ainsi que la musique qu’ont composée il y a un demi-millénaire Guillaume Dufay, Johannes Ockeghem, Gilles Binchois ou Philippe de Vitry reste pleinement vivante, aiguillonnée par une nouvelle génération de chanteurs et d’instrumentistes. Avec ApotropaïK et Arborescence, la musique médiévale a à la fois un passé, un présent et un avenir… 

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L’ensemble ApotropaïK est en résidence à Royaumont (2023 -2025).
Avec le généreux soutien d’Aline Foriel-Destezet.
La Fondation Etrillard soutient les programmes de formation professionnelle, de recherche, de résidence et de diffusion artistique de la Fondation Royaumont qui visent à donner un nouveau rayonnement aux musiques médiévales.