Festival 2024 : jouissive joute d’instruments

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Clavecin, orgue, violons et violoncelles d’un orchestre symphonique… Gros plans sur les instruments !

En 2024, il n’y a pas que la Fondation Royaumont qui fête son anniversaire. On célèbre également le 200e anniversaire de la naissance du grand symphoniste autrichien Anton Bruckner. Assister à l’audition de sa monumentale Huitième Symphonie constitue toujours un évènement marquant. Surtout lorsque c’est sa version initiale de 1887 qui est jouée par l’Orchestre des Champs-Elysées, sous la direction du chef d’orchestre Philippe Herreweghe, qui a régulièrement séjourné à l’abbaye à l’époque où il contribuait au « renouveau » de la musique baroque.

D’autres grands orchestres sont au programme, dans un répertoire plus ancien : celui du Poème Harmonique, qui reconstitue les noces de Louis XIV, et celui des Arts Florissants, dirigé par William Christie pour un Triomphe du Temps final. Sans oublier, côté création musicale, l’ensemble Linéa de Jean-Philippe Würtz, lancé dans la création d’un opéra collaboratif, et l’orchestre bigarré qu’a constitué le flûtiste et compositeur Jocelyn Mienniel pour sa relecture du Chant de la Terre : il s’est entouré d’un quatuor à cordes, d’instruments asiatiques (yangqin, sheng…), de synthétiseurs monophoniques, de percussions, de gongs…

A Royaumont, pas de grande fête sans orgue ! Lucile Dollat, l’organiste en résidence à la Fondation, a conçu un programme qui, pour aller de Mozart à Elsa Barraine, se permet des détours chez Rachmaninov, Liszt ou Mendelssohn, dans un beau torrent de notes exaltées, dans un grand flot d’inventions poétiques.

Le piano s’épanouit, quant à lui, sous les doigts d’Alain Planès, le temps d’un récital donné avec Stéphane Degout, et entre les mains des quatre pianistes de l’Académie Orsay-Royaumont : Anni Laukkanen, Emma Cayeux, Cole Knutson et Gyeongtaek Lee.

Francesco Corti, lui, réunit deux maîtres absolus du clavecin, deux hommes que le musicographe anglais Charles Burney décrivait comme des « jumeaux célestes » : Georg Friedrich Händel et Domenico Scarlatti. Händel et Scarlatti s’étaient affrontés lors d’une joute musicale à Rome, en 1707. Ce soir-là, d’après la légende, Scarlatti avaient remporté l’épreuve de clavecin, Händel celle d’orgue.

A Royaumont, il n’y a pas de perdant. L’orgue, le clavecin ou l’orchestre bénéficient tous de la même écoute passionnée…